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Comté de Chiny

Les comtes de Chiny (980-1364)

La première dynastie

Dès 980, l'Histoire voit en Arnoul de Bourgogne-Granson, descendant de Charlemagne, le premier comte de Chiny. Par son mariage avec Mathilde, fille de Ricuin, duc de Mosellane et comte d'Ardenne, il acquiert, dot de son épouse, une terre de forêts giboyeuses traversées par un cours d'eau capricieux : la Semois. L'archevêque de Cologne aurait permis à Arnoul d'ériger cette possession en comté.

Il se dit cependant que c'est son fils Othon de Warcq, seigneur intrépide, qui abandonna sa forteresse meusienne pour implanter à Chiny un château sur l'éperon dominant la rivière. En ce XIe siècle, le fort de Chiny, véritable nid d'aigle, apparait comme une enceinte redoutable.

Le domaine qui sera régenté par les comtes est très vaste : 246 chefs-lieux, 57 châteaux, 1412 villages.

Le troisième comte de Chiny, Louis Ier, connaîtra un sort funeste : alors qu'il vient d'être nommé en 1023 médiateur entre le Roi de France et l'Empereur d'Allemagne, il est tué par Gazelon d'Ardenne sur le mont Saint-Vanne.

Son fils Louis II aura à coeur de le venger. Ce dernier aime la fête. Il offre des parties de chasse réputées dans son immense parc à gibier : "le Hap". Nous sommes en 1040. C'est à cette époque que la légende rapporte qu'un jeune seigneur prénommé Thibault, descendant des comtes de Champagne, quitte en secret sa maison paternelle à Provins. Son but : offrir ses services dans les régions les plus lointaines et accepter les tâches les plus ingrates. Longtemps, il séjournera à Pétange mais également dans la forêt ardennaise, non loin de Chiny. Thibault y aide les bucherons, il sert les charbonniers. Un jour, là où il vient d'établir son ermitage, il trouve du miel au creux d'un vieux chêne; miel qu'il suce avec délectation. Il dénomme l'endroit Suxy : "his mella sylvestra suxy".

Plus tard, alors qu'il avait très soif, il gratte le sol, sous la mousse... une source jaillit... Louis II fit bâtir en ce lieu prodigieux une chapelle. Il s'y produira de nombreuses guérisons. Le sanctuaire devint très vite célèbre et chaque jour de nombreux pélerins viendront implorer les grâces de Saint-Thibault.

C'est un Val d'Or

Le fils de Louis II sera à l'image de son père ! Arnoul II, cinquième comte de Chiny, fera souffler le bien et le mal. Tantôt pieux, il fonde Orval,....tantôt brigand, il emprisonne l'Evêque de Liège et ravage Stenay...et cela avant de fonder le prieuré Saint-Walburge de Chiny en 1097 et de prendre l'habit de moine de Saint-Hubertin.

C'est donc un homme plein de paradoxes qui, en 1070, autorise quelques moines de Calabre à jeter les fondements d'un monastère au milieu de la forêt. Mathilde, la tante du comte Arnoul est une jeune veuve éplorée : son époux Godefroid le Bossu vient d'être assassiné. Elle vient en outre de perdre un enfant mortellement blessé en glissant dans les eaux glacées de la Semois. Mathilde séjourne à Chiny en 1080. Pour la distraire de ses malheurs, son neveu, le comte Arnoul l'emmène visiter le monastère naissant. Lasse, fatiguée, Mathilde se repose quelques instants près d'une source. L'eau jaillit fraiche et limpide. La princesse veut en profiter pour se rafraichir... mais elle laisse tomber son anneau de mariage, objet vénéré, couvert de pierres précieuses; les recherches s'avèrent vaines, le soir tombe... Mathilde implore la Vierge et c'est alors qu'une truite sortit de l'eau tenant l'anneau dans sa bouche... et la comtesse de s'écrier : "Vraiment, ici, c'est un Val d'Or". En signe de reconnaissance, elle dote richement les moines et permettra à ceux-ci la construction des premiers édifices religieux à Orval.

Arnoul lui, continue à guerroyer. Il affronte régulièrement le neveu de Mathilde... un certain Godefroid de Bouillon.... mais les deux hommes finiront par devenir très amis au point qu'Arnoul confie à Godefroid ses deux fils Othon et Louis pour prendre part en 1096 à la première croisade.

En rentrant de croisade, Othon est à son tour comte de Chiny. Il trouve Orval qui tombe en ruines. Les moines calabrais sont rentrés dans leur pays en 1108. Deux ans plus tard, l'Archevêque de Trèves envoie, à la demande du comte Othon, des chanoines réguliers sur le site. Mais la rudesse du climat et la pauvreté du sol éprouvent durement les religieux.

Albert remplacera Othon à la tête du comté. Il sollicite son oncle, évêque, pour qu'il intercède auprès de Bernard de Clairvaux. Ce dernier accepte d'implanter à Orval quelques-uns des cisterciens qu'il avait formés; Dom Constantin et sept autres religieux firent route de l'abbaye de Troisfontaines (Marne) vers Orval. La petite colonne arrivera  dans le comté le 9 mai 1131. Ils seront reçus solennellement par le comte Albert, la comtesse et toute la noblesse de la cour. L'abbaye peut désormais entrevoir l'avenir sous les meilleurs auspices.

Fier d'avoir contribué à la relance d'Orval, le comte Albert II participe avec Thierry d'Alsace à la troisième croisade. Il est accompagné de son fils. Ils se rendent en Palestine et reconquièrent Césarée en1157. A leur retour, ils sont triomphalement accueillis à Orval. Albert II mourra en 1162.

Le huitième comte de Chiny, Louis III agira dans la lignée de ses aïeux : consacrer sa vie à la fondation de prieurés semble faire partie de ses priorités. En novembre 1187, il héberge à Virton Frédéric Barberousse, Empereur germanique. Ce dernier, accompagné de sa suite, vient rencontrer à Ivoix (Carignan) Phillippe-Auguste, Roi des Français.

A l'instar de ses ancêtres, Louis se fera croisé mais il n'arrivera jamais en Palestine. Il décèdera à Belgrade en 1189.

Louis IV sera le dernier comte de la première dynastie. N'ayant pas de fils, il prépare Jeanne, sa fille ainée, à sa succession mais pour ce faire il doit partager son patrimoine. Louis IV marquera son règne par le premier affranchissement dans le comté : il affranchira Avioth à la loi de Beaumont.

Période de troubles.

En épousant Jeanne, Arnoul de Looz devient le premier comte de la seconde dynastie. Il fait bâtir la forteresse de Montmédy et l'occupe.

Son fils Louis V organisera à Chauvency en 1285 le tournoi de chevalerie considéré comme le plus fameux du Moyen-Age. Tout le gotha  des chevaliers d'Europe se retrouve à ce tournoi mémorable, chanté par le barde Jacques Bretel. Louis V aime la notoriété : il frappe monnaie à son effigie à Ivoix. Il décéde en 1299. Son coeur est selon ses dernières volontés, embaumé et enseveli dans un coffret de plomb devant l'autel Saint-Thibault à Suxy.

Les comtes auront de plus en plus de problèmes pour maintenir l'intégrité de leur territoire... de plus en plus morcelé. Ils sont les vassaux du comte de Bar. Jean l'Aveugle, roi de Bohème et duc de Luxembourg revendique les mêmes contrées. Guerres et batailles se succèdent.

Le comté de Chiny entre en déliquescence. Sept comtes vont se succéder sur moins de trente ans. Le 13 juin 1364, le comté est  vendu à Wenceslas, duc de Luxembourg. A l'origine de cette vente, légende ou fait historique, le destin peu commun du dernier comte.

Le père d'Arnould de Rumigny, dernier comte de Chiny décède d'une pneumonie quelques mois avant la naissance de son fils. Comble de malheur, sa jeune veuve meurt en couches. Voilà donc Arnould, seul au monde, pris en charge par un oncle maternel aux intentions douteuses : l'oncle veut assurer l'héritage pour sa propre descendance. Une solution : Arnould sera empêché de procréer. Un médecin et une sage-femme commettront l'intervention mutilante mais, prise de remords, la sage-femme en fera part au comte devenu adolescent. Le médecin sera pendu et le comte léguera ses biens et vendra son comté pour éviter qu'il ne profite à son odieuse famille...

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